Langage oral : reprendre l’histoire de Poulerousse à l’aide du texte ci-dessous, des illustrations et du vocabulaire en pièce jointe : les personnages, les émotions, les lieux, les actions ; raconter l’histoire à l’aide des illustrations, dessiner un passage de l’histoire.
illustrations histoire poulerousse
vocabulaire élève
Près du bois, il y a un jardin.
Dans ce jardin, il y a une maison : c’est la maison de Poule Rousse.
Dans la cuisine et dans la chambre, tout est propre et bien rangé.
Poulerousse est une bonne ménagère : pas un grain de poussière sur les meubles, des fleurs dans les vases, et aux fenêtres de jolis rideaux bien repassés.
C’est un plaisir d’aller chez elle.
Son amie la tourterelle vient la voir tous les jours. Toc, toc, toc….
Elle frappe doucement à la porte.
Les deux amies s’embrassent. Ce sont des « cot, cot, cot, cot » et des « oucourou, oucourou » à n’en plus finir.
Elles ont beaucoup de choses à se dire. Elles s’assoient l’une en face de l’autre. Elles boivent un tout petit verre de vin sucré, croquent des gâteaux secs. Elles chantent et jouent aux dominos, ou bien…
elles travaillent en bavardant. La tourterelle tricote. Poulerousse aime mieux coudre ou raccommoder. Du reste, elle a toujours dans sa poche une aiguille tout enfilée, un dé et des ciseaux.
Et elle est toujours prête à rendre service aux uns ou aux autres, en raccommodant un accroc ici ou là.
Aussi tout le monde dit du bien d’elle.
Et le renard, qui dresse ses oreilles pointues à tous les vents, entend un jour :
– Quelle bonne petite poule, cette Poulerousse ! Et comme elle est belle et grassouillette ! toute grassouillette ! …
– Grassouillette, se dit le renard. Oh ! aïe ! aïe ! toute grassouillette.
L’eau lui vient à la bouche et il court tout droit chez lui.
Il entre en dansant et en chantant :
– Grassouillette ! grassouillette ! Elle est toute grassouillette !
– Mais que t’arrive-t-il donc ? demande la renarde. Tu es fou !
– Tralala ! Il y a une poule rousse près du bois. Une poule comme il faut, et grasse à point. Je vais l’attraper. Et tout de suite ! Vite donne-moi un sac ! Prépare la marmite, fais bouillir de l’eau. Nous allons la faire cuire et la manger, cette poule rousse !
Quel renard tu es ! Quel amour de renard ! s’écrie la renarde toute joyeuse.
Et elle lui tend le sac.
Le renard file comme le vent.
Il voit la maison de Poulerousse, s’approche doucement, se cache derrière un arbre.
Au même moment, la porte s’ouvre.
– Cot, cot, cot, au revoir chère tourterelle, à demain.
– À demain ma Poulerousse. Au revoir !
La tourterelle s’envole.
Poulerousse va chercher du bois au bûcher.
Alors houp ! Le renard entre dans la cuisine sans faire de bruit et se cache derrière la porte.
Poulerousse prend du bois et rentre tranquillement dans sa maison.
Mais, ha! Le renard l’attrape et la fourre dans son sac, si vite, que Poulerousse n’a pas le temps d’ouvrir le bec.
– Je te tiens, je te tiens ma belle !
Le renard noue le sac, le jette sur son épaule et s’en va en sifflant.
Poulerousse est toute étourdie.
Elle étouffe, elle se débat dans le sac et lance un cot,cot plein d’effroi. Mais qui l’entendra ?
Qui l’entendra ? La tourterelle…
Elle est là tout près, sur une branche de pommier.
Elle comprend que le renard emporte Poulerousse pour la manger. Son cœur bat très fort, ses ailes tremblent, elle a du mal à les ouvrir.
Enfin elle s’envole, pousse un petit cri et se pose à quelques pas du renard. Elle volète et sautille en traînant l’aile, comme si elle était blessée.
Une tourterelle blessée, quelle chance ! Attends ma petite. Il y a encore une place pour toi dans la marmite !
Le renard pose le sac par terre et court après la tourterelle.
Il croit l’attraper.
Hop ! elle saute et se pose quelques pas plus loin.
Hop ! hop ! … Et tout en sautillant elle chante :
Oucourou, oucourou.
Cela veut dire : « Courage, Poulerousse, sauve–toi ! »
Vite, vite Poulerousse prend ses ciseaux dans sa poche. Crac, crac, elle coupe la toile et pfutt ! la voilà libre.
Puis elle pousse une grosse pierre dans le sac et le recoud en un clin d’œil, remet dans sa poche son aiguille toute enfilée, son dé, ses ciseaux et court, court, court vers sa maison.
Le renard court aussi. Il est très loin, tout essoufflé : – Nom d’un rat ! Il faut que je l’attrape cette sale bête !
Là , cette fois, ça y est !Ouap ! …Rien !
La tourterelle s’envole juste assez haut pour voir Poulerousse entrer dans sa maison.
Alors, rassurée, elle s’envole pour de bon, haut, très haut.
Le renard reste bouche bée, et, furieux, revient vers le sac, qu’il remet sur son épaule en grognant :
Au moins, celle qui est là-dedans ne se sauvera pas !
Puis, il rentre chez lui bien fatigué.
Le couvert est mis et l’eau bout dans la marmite.
– L’as-tu attrapée ? » demande la renarde en se jetant à son cou.
– Si je l’ai attrapée ? Tiens ! Vois comme elle est lourde ! ». La renarde soupèse le sac.
– Hum ! Quel déjeuner nous allons faire !
Ils s’approchent tous les deux de la marmite, ouvrent le sac et le secouent au-dessus de l’eau qui bout.
La pierre tombe. L’eau bouillante jaillit sur eux et les brûle si fort qu’ils se sauvent en hurlant dans les bois.
Jamais ils ne sont revenus.
Et depuis ce jour, Poulerousse et la tourterelle ne se quittent plus.
Elles vivent ensemble dans la petite maison de Poulerousse.
Elles sont très heureuses.