École et cinéma propose aux enseignants des écoles primaires et maternelles de s’engager dans un parcours pédagogique et artistique autour du cinéma. Ce dispositif national a pour but de former l’enfant spectateur par la découverte active de l’art cinématographique.
Jeudi, nous sommes allé.e.s voir « L’ile de Black Mor » dont voici la bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=L7kFBjiGi6E
Il s’agit d’un récit d’aventures avec un jeune homme en quête d’identité. Les personnages sont justes et les filles ont toute leur place dans leur quête de voyage.
Bref, c’est un très beau film d’animation mais les réactions des enfants ont été pour le moins surprenantes. Tout d’abord, ils s’installent sur les fauteuils en posant leurs pieds sur les dossiers. Un petit rappel de bonne conduite s’impose. Netflix a remplacé le cinéma et ses petites contraintes sociales. Ils cherchent à se mettre tout en haut, avec leurs copains, loin du regard un peu intrusif des adultes. Raté, on choisit toujours nos places pour être au plus près de celles et ceux qui veulent justement être au plus loin de nous 😉
Alors que l’obscurité s’installe, les bavardages cessent. Les enfants semblent captivé.e.s même si certain.e.s finissent leurs discussions en cours. Tout se passe bien jusqu’à ce qu’on découvre que « Petit Moine » est en réalité une fille. Elle ôte son vêtement et laisse apparaître deux petits abricots en guise de poitrine. Elle embrasse ensuite Kid, le jeune héros du film. Et là, un tsunami de « Beurk! C’est dégueulasse!… » s’abat dans la salle obscure. La scène a duré 3 secondes mais à entendre les cris d’effroi, de dégoût et de répulsion on a l’impression d’avoir exposé les enfants aux pires scènes pornographiques. Nous tenions donc à vous rassurer, ce film est labellisé par notre hiérarchie!
Ensuite, lorsque Kid a enfin mis la main sur le nom de son père et son trésor, une salve d’applaudissements a inondé la salle, nous empêchant de profiter des dialogues qui s’en suivaient. Visiblement, les enfants sont plus attiré.e.s par l’appât du gain que par les gestes amoureux.
De retour en classe, je n’ai pas résisté à l’envie de leur demander le nom de leurs jeux vidéos favoris. Certains étaient trop heureux de m’en parler, de me citer les armes utilisées et le nombre de leurs victimes (virtuelles évidemment). Et on s’étonne encore qu’un baiser tout doux et tout léger puisse susciter autant de remous chez des élèves qui manient pour certain.e.s mieux les armes que les flèches de Cupidon…
L’écrasante majorité des élèves a apprécié le film et ils ont bien raison!