Le résumé qui suit manque cruellement d’humour et de bienveillance. Peut-être que mon capital patience a été atteint… Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis même pas certaine que les enfants ont remarqué quoi que ce soit 😉
Petit réveil « accompagné ». Quel plaisir de se faufiler dans les chambres et d’annoncer aux fêtards qu’il est l’heure de se lever. Certain.e.s étaient tout de même debout depuis longtemps ce qui a un peu gâché le plaisir de les réveiller !!!
On part petit-déjeuner, on rentre se laver les dents et préparer les affaires pour la journée. Le défi était de prendre une casquette, la crème solaire et une gourde. Trois choses auxquelles de futurs collégiens devaient penser et un tiers d’entre eux a tout de même réussi à oublier au moins une chose. Cela devient désespérant !
On constitue deux groupes un pour aller en dragon boat et un pour le retour à vélo. Plusieurs enfants volontaires ont passé le test aquatique et l’ont eu avec succès. 3 enfants ont catégoriquement refusé de le passer au prétexte qu’il y avait des poissons dans la rivière. C’est plutôt un signe positif de l’état de l’eau. Bref, il a fallu penser à répartir les enfants afin qu’aucun vélo ne soit sans propriétaire au retour.
Le trajet est très agréable. Un groupe part en bateau, avec des rameurs, un enfant chargé de la direction et un autre du rythme en frappant en cadence la peau d’un tambour. On aurait dit une vignette de BD d’Astérix et Obélix.
Une fois arrivés, nous nous dirigeons vers le marché de Castelmoron. L’animateur annonce aux enfants :
« Vous allez vous mettre par groupe de 7 ou 8. Vous allez devoir choisir pour le groupe, un pique-nique sachant que tout le monde n’a pas les mêmes goûts, que vous devez composer un repas équilibré et de saison, que vous ne pourrez pas chauffer ou découper les aliments. Vous disposerez d’une enveloppe et c’est à vous de gérer votre budget. »
On dirait une version scolaire de Koh-Lanta.
La consigne était complexe et compliquée. Les groupes discutent âprement :
– Moi, j’aime pas le fromage !
– Moi, je ne mange pas de charcuterie.
– Ben moi, j’aime pas les fruits !
– Ah, hors de question d’acheter des tomates, j’ai horreur de ça….
– Je mange pas de viande.
– Je mange pas de porc…
On pensait sincèrement que la mission allait être impossible. Pourtant, tous ont acheté un pique-nique, sans respecter à la lettre les consignes qui avaient été données.
– Nous, on a acheté une brochette de bonbons pour 1,50€ et la dame nous en a offerte une deuxième !
– Mais est-ce équilibré ?
– Ben, c’est pour le dessert !
– Et alors ? Vous ne pouviez pas acheter des fruits ?
– On n’y a pas pensé !
Un groupe ne trouvant rien à son goût, a bifurqué vers l’épicerie. Ils y ont acheté des gâteaux apéro, des chips et du jambon! Autant vous dire qu’ils y sont retournés et se sont tout fait rembourser.
D’autres groupes ont opté pour des olives pimentée et un oignon.
– Et comment allez-vous faire sans couteau ?
– Ben, c’est facile, on met l’oignon par terre et avec la tranche de la main, on l’éclate,,,
Cette technique n’ayant pas fait ses preuves, les enfants ont décidé de simplement croquer à pleines dents dans l’oignon .
Un groupe a fait tomber par terre un fromage de chèvre qui a été rincé à grande eau, Enfin, des enfants ont ramassé leur clémentine qui avait roulé par terre et l’ont de suite rincée à l’eau.
– C’est pas grave les enfants, vous n’allez pas manger la peau !
– Ben non mais on veut faire des zestes…
Un groupe de filles a négocié le prix d’un pot de miel et elles ont obtenu en plus des petites cuillères de dégustation.
On est allé s’installer face à la rivière, à l’ombre et sur le sable. C’était une vraie torture de voir l’eau filer sans même pouvoir la toucher. Mais la baignade était formellement interdite et rien n’a été négociable.
Mais devant la mine déconfite des enfants, l’animateur de l’activité Dragon boat a proposé aux enfants un saut depuis le bateau et un exercice de sauvetage. Une belle façon pédagogico-ludico-hypocrito-sportive, de contourner l’interdiction de se baigner. Quel plaisir !
La journée s’est terminée par une méga bataille d’eau et pour finir on a tenté de faire couler les douches qui se sont montrées plus récalcitrantes que d’habitude (ce qui a été un argument de choix pour celles et ceux qui voulaient éviter de se laver… de vrais ado en devenir).
Après ces heures d’activités bienheureuses, il a été très difficile de demander aux élèves de compléter leurs carnets de bord. Ils ont trop souvent écrit n’importe quoi, à l’arrache, afin de se débarrasser d’une contrainte qui ne leur convenait pas.
Le temps libre a été utilisé à se bousculer, à s’énerver et à soupçonner les « parisiens » de fouiller dans leurs valises, à décliner des déclarations d’amour… L’excitation monte et il est très difficile de faire passer le « collectif » avant les préoccupations « individuelles » des enfants.
Sur l’échelle de la « pénibilitude », il faudra envisager d’ajouter quelques barreaux pour atteindre le niveau de certain.e.s.
Bon, nous allons manger, s’en suivra une boum pour clore ce festival d’activités, de vitalité et de franches rigolades.
Bonne nuit!