Petite histoire des jeux de boules
Pratiquement aussi loin que l’autorisent les recherches archéologiques, on trouve trace de jeux de boules dans les sociétés civilisées. Ainsi des boules ont été retrouvées dans un sarcophage d’enfant en Egypte de 5 200 avant JC ce qui, joint à d’autres indices, permet de penser que ce jeu était connu des pharaons. On le retrouve en Grèce, sous Alexandre le Grand où l’on pratiquait le lancement des sphéristiques ; des emplacements furent même réservés à cette activité dans les palestres.
Avec les Romains l’adresse se substitue à la force: le but, d’une sphéricité plus réduite, fait son apparition. Il y a lieu de penser que ce sont eux qui ont introduit ce jeu chez nous lors de la conquête de la Gaule, notamment à Massalia (Marseille) vers 600 avant JC puis, plus tard, après Alésia, à Lugdunum: Lyon.
Le jeu de boules s’est répandu sur tout le territoire et, au Moyen-Age, il devint très populaire avec l’apparition d’une nouvelle terminologie: les bouleurs boulaient dans les bouleries ! L’engouement était tel qu’Edouard III, roi d’Angleterre, comme Charles IV le Sage, reprenant une ordonnance de Charles IV le Bel voulurent interdire la pratique de ce jeu aux hommes d’armes qui délaissaient trop l’entraînement. En France la réaction fut telle que le roi dût se contenter d’une réglementation sévère.
Malgré d’autres interdictions, notamment par le Parlement en 1629 sous la pression des fabricants de paumes gênés par la concurrence des boules, par le synode de Paris de 1697 pour les ecclésiastiques, par le préfet de Marseille en 1870 pour les gardes nationaux, sa progression fut irrésistible et si la diversité des règles locales a donné naissance à plusieurs disciplines: lyonnaise, rafle, boule de Fort…, c’est dans le Midi que le Jeu Provençal a conquis tous les villages pour prendre rang de compétition sportive dès la fin du XIXe siècle, la Pétanque prenant son essor à partir de 1910.
C’est le 16 janvier 1945 que les comités de Basses-Alpes, des Bouches du Rhône, du Gard, du Var et du Vaucluse ont créé la grande Fédération « FFPJP », mais cela est une autre histoire…
Il était une fois La Ciotat !
À La Ciotat, sur le terrain Béraud, des joueurs de boules pratiquaient le jeu provençal. Pour faire jouer l’un d’eux qui avait été atteint d’une paralysie des membres inférieurs, surnommé Jules le Noir, ils se mirent d’accord pour qu’il joue assis sur une chaise dans un rond de 50 cm, de l’intérieur duquel les autres devaient jouer pieds joints (pes tanques en provençal = pieds tanqués). La distance de jeu fut fixée de 5 à 9 mètres. Peu à peu ce jeu fut adopté par les ciotadens sous le nom de « jeu de boules pieds tanqués », vite déformé en « pétanque ». Il prit rapidement de l’ampleur et c’est sur le même terrain qu’Ernest Petiot organisa le 1er concours de Pétanque en 1910.
Idées reçues
Pour beaucoup de gens, la pétanque est pratiquée en vacances, en tongs ou claquettes, prisée par les retraités, et accompagnée d’un verre de pastis.
Mais c’est un vrai sport, qui demande beaucoup d’entraînement pour parvenir au haut niveau. Simplement, c’est un sport populaire, convivial, sans contre-indications pour la santé, pouvant être pratiqué à tous âges et avec un matériel peu onéreux. Petits , grands , costauds, ceux qui portent des lunettes, garçons ou filles, tous ont leurs chances à la pétanque, ce qui n’est pas le cas dans nombreuses autres activités sportives.
La pétanque permet de travailler la concentration, la précision du lancer, la coordination, la stratégie, la camaraderie et la sociabilité.