Comment utiliser une salle informatique éloignée de ma classe ?

Les écueils à éviter :

  • Des élèves envoyés en salle informatique sans véritable définition préalable de l’activité et de ses objectifs.
  • Des activités proposées essentiellement logicielles, le plus souvent de type ludo-éducatif, sans véritable visée d’apprentissage.
  • Un découpage arbitraire de la classe, si elle est envoyée en demi-effectif dans la salle informatique de façon à organiser une rotation simple à gérer, mais sans que ce soient les besoins des élèves qui motivent la composition des groupes.
  • Des activités proposées de façon identique à tous les élèves, sans différenciation et donc sans travail de compétences particulières, ni en relation avec les apprentissages de la classe, ni avec les besoins respectifs des élèves.

Concernant la salle informatique, contrairement à la salle de classe, ce n’est généralement pas le « manque de matériel » qui pose question, mais plutôt dans ce cas la nature et l’organisation des activités susceptibles d’y être conduites, la distance à la salle de classe privant entre autre des possibilités d’utilisation spontanée des machines dans le fil même de l’activité (rechercher une information, saisir un texte, etc.).

Les activités conduites en salle informatique revêtent le plus souvent un caractère et une organisation particuliers qui, tout comme dans le cadre de la classe, nécessitent réflexion pédagogique et organisationnelle pour trouver toute leur pertinence.

Les deux utilisations majoritaires qui sont généralement faites de la salle informatique sont la mise en œuvre de séances d’entraînement systématique ou de remédiation sur des logiciels, et la mobilisation du groupe-classe complet autour d’une activité ou d’un projet de production.

La mise en œuvre de séances d’entraînement systématique ou de remédiation sur des logiciels

Moins aujourd’hui, mais les salles informatiques ont été longtemps majoritairement investies pour y conduire des séances d’activités logicielles. De ce fait, elles ont été largement décriées aussi, pour les raisons en partie mentionnées ci-dessus, à savoir le plus souvent un manque de définition des objectifs poursuivis, des exercices logiciels donnés aux élèves sans véritable différenciation, plus ou moins indépendamment de leurs besoins disciplinaires, ou sans forcément un véritable suivi de leurs résultats individuels.

Il n’empêche qu’en ne passant pas outre ces considérations, la disposition d’une salle informatique dans cette optique de recours aux logiciels d’exercice bénéficie d’un avantage non négligeable sur la salle de classe (en raison justement du nombre plus conséquent de machines disponibles), à savoir la possibilité qu’elle confère de proposer simultanément ou presque à tous les élèves (sur une séance ou deux par exemple) des cycles intensifs de travail sur de tels exercices systématiques exactement au moment la notion étudiée le requiert (que ce soit par exemple pour effectuer des opérations systématiques en mathématiques, des exercices répétitifs de lecture ou de conjugaison en français, et ce, que l’on souhaite mettre en place des situations d’entraînement systématique, d’approfondissement ou de remédiation de la notion étudiée).

Il peut donc être tout à fait pertinent d’investir la salle informatique de l’école dans cette optique, à condition bien sûr de mettre en œuvre une pratique essentielle de différenciation que permettent les logiciels, soit en utilisant plusieurs logiciels respectivement ciblés sur les différentes compétences visées, soit en utilisant des logiciels paramétrables et/ou ouverts qui permettent de proposer aux élèves des exercices et niveaux de difficultés adaptés à leurs besoins propres.
A ce propos, un nombre très important de logiciels intéressants pour ce travail d’exercices (logiciels dits exerciseurs) existe dans chaque discipline et pour chaque niveau de classe. Il ne saurait donc être question de les proposer dans une liste qui serait par trop conséquente. Si de tels outils retiennent votre attention, n’hésitez pas à contacter votre animateur TICE pour lui demander de vous conseiller.

La mobilisation du groupe classe complet autour d’une activité ou d’un projet de production

Toujours disposant de l’avantage de fournir un nombre important de machines simultanément, la salle informatique facilite largement un second type majoritaire d’activité que les enseignants peuvent venir y conduire : des activités de production numérique (comptes rendus multimédias d’activités, journaux de classe, albums ou diaporamas, publication de pages Web, …) impliquant l’ensemble de la classe.

L’intérêt réside ici dans le fait de pouvoir mobiliser à un instant donné toutes les énergies et compétences autour d’une activité au moment où elle fait pleinement du sens, sans devoir la diluer dans le temps : exploitation intensive des supports rapportés d’une classe de découverte par exemple, afin de produire assez rapidement une exposition sans être contraint d’attendre la fin d’année pour que la production puisse être achevée.

Dans ce cas, la pertinence de l’activité mise en œuvre repose très largement sur la programmation et l’organisation des différentes activités qui vont contribuer à la réalisation finale collective :
•    Qui collecte et/ou traite l’information ?
•    Qui est chargé du travail sur les images et/ou les sons le cas échéant ?
•    Qui produit les textes ?
•    Qui organise le tout dans une production cohérente ?

Les activités conduites en salle informatique requièrent donc elles aussi un travail précis de définition de l’activité et de ses objectifs, d’organisation du groupe classe et de différenciation des activités.
Elles réclament également une définition précise des conditions de travail en autonomie des élèves, tant en ce qui concerne ceux qui sont occupés à travailler sur les ordinateurs, nombreux ici, que les autres (occupés sur des tables libres en salle informatique ou dans une salle ou BCD connexe si possible).

Dans le cadre d’activités relatives à des exercices logiciels, l’enseignant devra ainsi s’assurer
•    soit que les élèves travaillant sur leur logiciel respectif sachent suffisamment le manipuler pour se consacrer pleinement aux autres élèves, ou à un groupe d’entre eux, si son objectif de séance est tel,
•    soit que les élèves ne travaillant pas sur machines sont suffisamment autonomes pour lui permettre de suivre ou guider les élèves en activité numérique.

Et dans le cas d’activités de production numérique, l’enseignant devra de la même manière définir toutes les tâches informatiques ou non contribuant à la réalisation de la production afin que chaque élève soit impliqué de façon active et pertinente pour contribuer au projet collectif.
•    Si la priorité est d’aider ou encadrer des élèves ne travaillant pas sur machine, il faudra veiller aux conditions de travail en autonomie de l’autre groupe (tutoriels disponibles, possibilité de faire appel à un camarade maîtrisant l’outil logiciel nécessaire).
•    Dans le cas contraire l’implication effective des autres élèves (rédaction de brouillons de textes à saisir ensuite si ce ne peut être fait directement, recherche/préparation de photos-papier à scanner, etc.) permettra à l’enseignant d’assister le groupe chargé des travaux numériques.

D’après un article de la Mission TICE de l’Isère

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