Des pratiques de dictée efficaces orientées vers la réflexion

La conférence de consensus « écrire et rédiger » a souligné l’intérêt des pratiques de dictées orientées vers la réflexion pour aider les élèves à mieux écrire.

La dictée est une étape permettant aux élèves de mettre en pratique les gestes d’écriture et de consolider leur connaissance de la langue, éléments qu’ils devront mobiliser par la suite pour écrire et rédiger. Dans cet objectif, la dictée peut prendre différentes formes. Les recherches ont montré l’efficacité des dictées qui permettent d’engager une réflexion sur la langue.

Dictée « traditionnelle »

La dictée dite « traditionnelle » se présente comme un texte relativement long, le plus souvent littéraire, dicté avec ou sans préparation. La production de l’élève est ensuite corrigée et évaluée. À ce jour, les recherches n’ont pas mis en évidence les conditions pédagogiques permettant de faire progresser les élèves, notamment les plus fragiles, grâce à la dictée « traditionnelle » portant sur un texte long.

Dictées orientées vers la réflexion

D’autres formats de dictées ont été expérimentés. Ces formats s’appuient sur un travail réflexif autour de la dictée qui devient un moyen d’apprentissage et non uniquement d’évaluation.

  • La dictée de syllabes ou de mots au CP

En CP, plus le temps passé à écrire sous la dictée est grand, plus les progrès en écriture sont importants, avec un effet plafond à 40 minutes environ par semaine. Les résultats montrent un effet positif du temps passé à écrire sous dictée sur la qualité orthographique des textes rédigés par les élèves, notamment pour les élèves les plus en difficulté. Aller au-delà de 40 minutes par semaine ne permet cependant pas davantage de faire progresser les élèves.

Les premières investigations qualitatives sur les classes les plus efficaces semblent révéler des contextes où la dictée est essentiellement un travail réflexif : l’enseignant incite les élèves à s’interroger sur les phénomènes orthographiques qui leur posent des difficultés pour anticiper et corriger leurs erreurs (Goigoux, dir., 2016).

  • La dictée zéro faute

Ce travail réflexif peut se traduire par de nouvelles formes de dictées. Une étude québécoise (Fisher & Nadeau, 2014) a mis en place des types de dictées « innovantes » au primaire et au secondaire. Par exemple, la dictée zéro faute permet aux élèves, à tout moment pendant la dictée, de poser des questions sur une phrase et à l’enseignant de les guider, sans fournir la réponse.

Ce type de dispositif permet aux élèves d’apprendre à expliciter leurs connaissances avec les pairs pour résoudre des difficultés de terminaisons et d’accords (il ne s’agit pas d’un travail sur l’orthographe lexicale). Il permet ainsi de laisser une place aux doutes orthographiques des élèves, qui sont invités à les exprimer et à échanger sur la façon dont se construisent les phrases. De cette manière, il fait écho aux résultats d’une étude anglaise montrant l’importance de l’analyse de la langue (approche métalinguistique) pour améliorer les résultats des élèves (Myhill et al., 2016).

Sur une année scolaire, les chercheuses observent une nette amélioration des performances des élèves particulièrement à l’école primaire et pour ceux qui rencontraient le plus de difficultés, non seulement sur une dictée mais aussi en production de textes.

Pour aller plus loin, les vidéos des experts sur le lien étude de la langue et production écrite lors de la conférence de consensus « écrire et rédiger ».

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Circonscription de Tournefeuille (HG16)

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