2ème exemple : La mise en oeuvre d’une correspondance électronique
On pourra, sans exigence de mise en place d’une organisation de classe particulièrement contraignante, s’accommoder de la présence ne serait-ce que d’un seul ordinateur dans la classe.
En effet, une organisation de l’activité de correspondance telle que décrite ci-après trouvera toute sa pertinence sans la moindre contrainte organisationnelle.
Il peut en effet suffire de nommer deux élèves responsables de la messagerie une semaine durant, chargés par exemple d’allumer l’ordinateur et d’aller relever les messages dès qu’on rentre en classe le matin, pendant que tous les autres ouvrent leur cartable et s’installent, ou se consacrent eux-mêmes aux autres rituels du début de journée.
Aucune réception et ils regagnent leur place quasiment aussi vite que leurs camarades.
Un mail reçu et ils le lisent rapidement, l’impriment ou le signalent simplement afin qu’il soit exploité au moment opportun de la journée ou de la semaine dans le cadre des apprentissages.
Deux autres élèves prennent le relais la semaine suivante, et ainsi de suite ; un tel rythme permettant pour un effectif de classe standard de “ faire passer ” tous les élèves deux fois au moins dans l’année pendant toute une semaine en responsabilité de messagerie, … et d’en valider les compétences d’usage dans le cadre d’une vraie activité de communication.
La contrainte matérielle du faible nombre d’ordinateurs à disposition dans la classe ne constitue pas non plus un obstacle rédhibitoire à la mise en oeuvre des activités intégrant les TICE pour des raisons de difficulté de formation « pratique » des élèves ….
« Oui, mais comment les former tous ? » (Au traitement de texte par exemple) lorsque seules une ou deux machines sont à disposition de la classe ?
Là encore, les réponses sont essentiellement d’ordre pédagogique et organisationnel.
En fait, point besoin que le maître se consacre lui-même à la formation « pratique » (entendons par-là à la manipulation des logiciels et périphériques nécessaires à la réalisation de l’activité considérée) de tous les élèves de la classe car ces derniers disposent d’une très grande capacité d’apprentissage de la maîtrise de l’outil que constitue un ordinateur, ainsi que de la restitution de leurs acquis en la matière à leurs pairs.
Ainsi, une première doublette peut être formée par l’enseignant au besoin, avec la possibilité ensuite de laisser ces deux élèves former à leur tour leurs camarades lorsque le besoin de mobiliser ces compétences se fait ressentir pour ces derniers dans le cadre d’une activité ultérieure, la pratique faisant augmenter le nombre de tuteurs potentiels.
Et pour peu que l’on pense par ailleurs à produire ou faire produire aux élèves « aidants » une petite fiche explicative des manipulations à réaliser, affichée à proximité de l’ordinateur, et les élèves suivants ne mobiliseront quasiment pas l’assistance de qui que ce soit, ou à défaut celle de leurs camarades tuteurs, mais plus celle de l’enseignant qui restera donc bien disponible pour le reste de la classe et les apprentissages qu’il accompagne.
Se pose peut-être quand même la question de former les « premiers élèves » aux manipulations nécessaires à la réalisation de l’activité.
Comme pour toute autre activité, tout autre apprentissage, se posent au travers de cette situation les questions conjointes des objectifs visés, de l’organisation du groupe classe et de la place du maître, ainsi que de l’autonomie.
À certains moments, si l’objectif principal de la séance est effectivement une acquisition nouvelle sur l’ordinateur pour un, deux, ou un mini groupe d’élèves, c’est alors bien là que se situera la place du maître, avec pour corollaire à sa charge d’organiser le travail en autonomie non pas des élèves présents face à l’ordinateur, mais celui de tout le reste de la classe, en proposant une organisation et des activités suffisamment bien pensées pour qu’il n’ait plus à être dérangé pour toute la durée où il travaillera à cette nouvelle acquisition sur machine avec l’élève ou le petit groupe d’élèves concerné.
Définition des activités et des objectifs poursuivis, organisation du groupe classe, programmation des activités (plans de travail, tours de rôle), utilisation des ressources (élèves tuteurs, tutoriels rédigés), gestion de l’autonomie, sont autant d’éléments essentiels qui se combinent pour participer à la définition et à la mise en oeuvre de telle ou telle activité intégrant les TICE dans les apprentissages disciplinaires.
Éléments clefs sur lesquels il convient de réfléchir, que l’on ait un seul, deux, trois, ou dix ordinateurs à disposition, afin que ces activités disposent réellement de sens et de pertinence pour les élèves.