Vade-mecum

Chers parents,

Le 30 avril dernier, un rapport très attendu d’experts a été publié, au sujet de la surexposition aux écrans des enfants. Ce rapport, commandé par notre gouvernement français alerte sur « la réalité de l’hyperconnexion subie des enfants » et « les conséquences pour leur santé, leur développement, leur avenir ».

Pour l’instant, les experts ont formulé des constats suivi de préconisations. Lesquelles seront vraiment appliquées et dans quelles mesures ? Le gouvernement a un mois pour activer des mesures concrètes.

💡Les constats en résumé :

  • Dix. Oui, 10, vous avez bien lu, c’est le nombre moyen d’écrans présents dans chaque foyer (!). Les enfants sont exposés aux écrans au sein de leur domicile, à l’école, dans l’espace publique.
  • La surexposition aux écrans contribue à nourrir des problèmes de santé graves chez les enfants : déficit de sommeil, sédentarité, obésité, problèmes de vue. Sans parler des ondes électromagnétiques dont on ignore encore à ce jour les réels effets, ni les perturbateurs endocriniens présents dans les objets numériques.
  • Les écrans et en particulier les réseaux sociaux représentent des risques de dépression et d’anxiété.
  • L’insuffisante régulation des contenus auxquels les mineurs peuvent être exposés, en matière de pornographie et d’extrême violence surtout, font peser un risque élevé sur leur équilibre et leur sécurité.

Ces risques ont déjà émergé et s’amplifient. Les acteurs du numérique, les autorités et les parents peuvent faire ou avoir fait face à un sentiment d’impuissance voire de renoncement. Il devient maintenant urgent d’adopter une stratégie collective clarifiée pour que toutes les parties prenantes jouent leur rôle, dans une démarche d’ensemble (santé, éducation, parentalité).

La Commission a émis 29 propositions, déclinées en mesures concrètes en attente d’être validées. Ces propositions sont elles-mêmes déclinées en 6 axes. Voici un résumé des principales préconisations, pensées “dans un cadre non culpabilisant pour les enfants, comme pour leurs parents” :

  1. s’attaquer aux conceptions addictogènes.
  2. sortir du seul contrôle parental, qui présente ses limites, en incluant les services numériques et la responsabilité des grandes plateformes.
  3. promouvoir des “bonnes pratiques” échelonnées en fonction de l’âge et des besoins de l’enfant

Concrètement :

– Entre 3 et 6 ans : un accès “fortement limit锓avec des contenus de qualité éducative et accompagné par un adulte”

– Après 6 ans : une exposition modérée et contrôlée, à sa “juste place” parmi des activités diversifiées

– Avant 11 ans : pas de téléphone

– Entre 11 ans et 13 ans : éventuellement un téléphone mais sans internet

– À partir de 13 ans : un smartphone connecté à internet mais sans réseaux sociaux ni accès aux contenus illégaux

– À partir de 15 ans, âge symbolique de la majorité numérique : l’autorisation d’accéder aux réseaux sociaux dits “éthiques”.

  1. former et accompagner les enfants au numérique et avoir des adultes référentes sur le sujet. Dans ce cadre, “la Commission appelle à massifier, par un engagement majeur et volontariste de toute la société, toutes les propositions alternatives aux écrans, pour donner envie et possibilité aux enfants et aux adolescents de s’investir autrement.”
  2. amplifier le mouvement d’aide à la parentalité, mais aussi outiller et former les enseignants et l’ensemble des professionnels ou bénévoles au contact des jeunes. “Il convient de promouvoir des lieux et des temps « déconnectés », d’organiser des rituels et défis symboliques de déconnexion” (comme des jeux d’Enquêtes En Cavale par exemple ? 🙊 🔎 )
  3. déployer une stratégie globale gagnante qui permettra aux écrans de retrouver leur juste place, avec une gouvernance renforcée, un observatoire, un conseil. Cela incluant une stratégie de communication à large échelle s’installant dans le paysage public et garantissant la cohérence de tous les messages.

Pour rappel, d »après une enquête Ipsos pour le Centre national du livre, les jeunes de 7 à 19 ans passent en moyenne plus de trois heures par jour sur les écrans.

A l’école, on est optimistes sur le fait de voir ce sujet de santé publique ENFIN pris à bras le corps. Pourvu que cette commission porte ses fruits et impacte réellement les pratiques de chacun, mais surtout les prises de consciences et de responsabilité de TOUS.

📚 👀  Pour aller plus loin si le sujet : on vous invite à lire les 140 pages du rapport d’experts, juste ici

Source : « En cavale » https://en-cavale.fr/