11 novembre

Ce matin a eu lieu, comme ailleurs en France, la cérémonie commémorative de l’armistice du 11 novembre 1918.

Plus que la célébration de la victoire, nous devons célébrer chaque 11 novembre (depuis 1922, année où cette date a été déclarée fête nationale) l’arrêt d’un conflit horrible et dénoncer l’horreur, les misères et les morts que causent les guerres.

Quelle meilleure leçon d’Histoire que de participer à cet évènement, dans le parcours scolaire et citoyen de nos élèves ?

Nous n’avions pu nous joindre à l’évènement en 2020 à cause du contexte sanitaire, ce matin enfants, parents, officiels, Harmonie du Frontonnais, étaient présents en nombre pour assister à la cérémonie.

Les élèves du CM1 ont lu un poème d’Eugène Dabit écrit pendant la Guerre et ont chanté, accompagnés par l’Harmonie du Frontonnais, la Marseillaise des enfants. Bravo à eux pour leur investissement et leur participation.

 

 

 

 

Poème (écrit pendant la guerre)

J’ai été soldat à dix-huit ans
Quelle misère
De faire la guerre
Quand on est un enfant.

De vivre dans un trou
Contre terre
Poursuivi comme un fou
Par la guerre.

J’usais mon cœur
Aux carrefours crucifiés
Oh mourir dans la plaine
Au soir d’une sale journée.

J’ai connu des cris,
La haine
Des souffrances longues comme une semaine.
La faim, le froid, l’ennui.

Trois années ivres de démence
Plus lourdes à porter qu’un crime
Ma jeunesse est morte en France
Un jour de désespérance.

Tous mes amis ont péri
L’un après l’autre
En quelque lieu maudit
Est notre amour enseveli.

Défunt Lequel le parisien,
Masse et Guillaumin d’Amiens,
Pignatel dit le marseillais
Tous endormis à jamais.

On les a jetés dans un trou
N’importe où
D’en parler mon cœur saigne
Ah que la mort est cruelle

Mon Dieu était-ce la peine
De tant souffrir.
Las je reviens humble et nu
Comme un inconnu,

Sans joie sans honneur
Avec ma douleur
Les yeux brûlés
D’avoir trop pleuré

Pour mes frères malheureux
A ceux qui sont aux cieux
Contre la guerre
A ma mère
Adieu.

Eugène Dabit (1898-1936)