CE2-CM1 La balade nocturne à La Pouzaque – Récit de la maman de Théo, accompagnatrice.

Jeudi soir, après le diner, nous partîmes en forêt pour effectuer une balade nocturne. Il y avait deux groupes : La classe de Stéphanie avec Manu et celle de Philippe avec Sébastien. Sébastien et Manu sont les animateurs «nature » de la Pouzaque. Je faisais partie du groupe de Sébastien qui comprenait une vingtaine d’enfants environ : Sébastien en tête, Aurélie (la maman de Mattéo) au milieu et moi (la maman de Théo) en fin de peloton.

Les lampes torches n’étaient pas autorisées, alors nous étions plongés dans le noir ; autant vous dire que nous ne faisions pas les malins… Tous serrés les uns contre les autres, à deux ou trois par rang, nous avions les yeux écarquillés, attendant qu’ils s’adaptent à la noirceur profonde de la forêt.  Pas si profonde que ça finalement puisqu’au bout de quelques minutes, nous voyions petit à petit se dessiner à notre droite et à notre gauche, de grands sapins noirs, plus noirs que le reste en tout cas. A travers les sapins de droite jaillissaient les points lumineux des villages de la plaine. Et puis, à nos pieds, nous commencions à distinguer des cailloux blancs. Dans l’aventure, contrairement à ce que nous avions imaginé, c’était eux le potentiel danger de l’excursion ! Le plus dur était de ne pas trébucher. Il fallait donc bien lever les pieds en marchant.

Puis, malgré le bruit soutenu du groupe, nous commençâmes à entendre non pas les bruits des animaux, mais les premiers « j’ai peur ! ». Sébastien pris donc les choses en main, invitant à ses côtés les quelques enfants qui avaient besoin de réconfort. Nous arrivâmes vite à une petite barrière en bois que nous contournâmes. Puis, nous avons cheminé tranquillement probablement trop bruyants pour entendre les cris des animaux. Nous passâmes une zone particulièrement caillouteuse, bordée de chaque côté d’une épaisse barrière de sapins géants. Par-là, au centre du chemin, il y avait une longue flaque d’eau à contourner, et puis très vite, nous avons débouché sur une clairière. « Oh ! Que c’est beau ! » Nous avions à notre droite une vue dégagée sur la plaine illuminée. Au loin, de petites lumières rouges alignées attiraient l’attention. Sébastien nous demanda si nous savions ce que c’était. Une piste d’atterrissage ? … Après quelques tentatives de réponse infructueuses, il nous expliqua qu’il s’agissait de lumières installées sur des éoliennes pour que les avions ne les percutent pas.

Ensuite, le groupe de Manu passa à côté du nôtre, en direction du retour. Les enfants se sont taquinés, comme d’habitude… Et puis, nous levâmes la tête. La nature nous offrait un cadeau : un magnifique ciel étoilé. Waouw ! S’exclamèrent les enfants. « Je vois la grande ours ! » s’écrièrent certains. Et oui, c’était bien ça ! Sébastien demanda ce qu’était une constellation, question à laquelle les enfants répondirent avec brio.  Et puis, il aida ceux qui ne voyaient pas la grande ours à bien la distinguer dans le ciel en s’aidant d’un schéma sur un carton et de la lumière rouge de sa lampe torche frontale. « Pourquoi tu mets la lumière rouge ? » demanda un enfant. « Et bien parce que si je mets la lumière blanche, tes yeux auront du mal à s’adapter à nouveau au noir après » répondit Sébastien.

Au bout de quelques minutes, les nuages ont décidé de la fin du spectacle. C’est alors que Sébastien dévoila ses talents de narrateur, nous racontant l’histoire des deux bœufs à sa façon. Nous buvions ses paroles une à une dans un silence étonnant jusqu’à comprendre le lien entre l’histoire et la grande ours. Et, comme si tout était orchestré, à la fin du conte, les nuages se sont déplacés pour nous laisser saluer une dernière fois la voûte céleste.

C’est avec le cœur chargé d’émotions que nous repartîmes dans le sens inverse pour regagner la Pouzaque. Moins peureux qu’à l’aller, nous contournâmes sans difficulté les obstacles que nous connaissions déjà. En chemin, nous vîmes un ver luisant, mais c’était tout. Point d’autres animaux. Il faut dire que nous étions relativement bruyant sous l’effet de l’excitation… les pauvres habitants de la forêt ont dû avoir peur de nous. Seules des chouettes, un mâle et une femelle conversaient malgré tout. Tout le groupe se tut et s’immobilisa pour apprécier la symphonie. Puis nous repartîmes tranquillement, certains essayant de les imiter.

 

Arrivés à la petite barrière en bois, nous fîmes une halte. Nous pouvions distinguer quelques mètres devant nous le groupe de Manu et nous nous demandions pourquoi ils étaient arrêtés. Sébastien partit leur parler quelques secondes. Ces longues secondes d’attente furent le moment  idéal pour laisser libre cours à l’imagination des enfants : « ils ont vu une bête ! », «  il y a un sanglier ! »… 

Sébastien qui avait rejoint le groupe  nous rassura : Manu et lui nous avaient préparé une surprise ! C’était en fait un défi : Chaque enfant aurait la possibilité, s’il le souhaitait, de terminer le trajet en cheminant seul de la barrière en bois à la maison de La Pouzaque. C’était un trajet très court (une centaine de mètres) puisque de la barrière en bois, on pouvait distinguer la lumière de la maison. Mais dans le noir, et pour des enfants de surcroît, s’était un véritable challenge !  Toutes les consignes de sécurité furent énoncées par Sébastien : Un adulte part en premier pour réceptionner les enfants à la maison de la Pouzaque. Puis les enfants volontaires seulement, cheminent seuls, tout droit, sans s’arrêter. En cas de panique ou de problème, « crier » à l’aide. Crier était un bien grand mot car vu la courte distance à franchir, parler fort aurait suffi.

 Je me suis portée volontaire pour partir la première, et je réceptionnai les volontaires un à un, les félicitant de leur bravoure. Ils étaient très fiers de l’avoir fait. Seuls quelques-uns ont préféré rentrer avec Sébastien et Aurélie.

En tout cas, avec ou sans défi, les enfants ont tous été ravis de cette petite balade nocturne. Ça restera un moment inoubliable…

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